Le projet Cap Solidarité de l’Amarrage organise des séjours éducatifs de rupture pour des jeunes en décrochage multiple. Ils vivent en immersion dans une famille en Afrique, en Europe ou en Belgique.
Laurence (intervenante psychosociale) et Claire (éducatrice) ont rejoint l’équipe de Cap Solidarité il y a quelques mois. Afin de se familiariser avec le projet sur place, elles sont parties en mission à la découverte du Bénin et du Sénégal, au plus près de ce que leurs jeunes vivent …
Elles sont revenues enchantées et nous racontent leur expérience.
Quelles ont été vos premières impressions en découvrant les villages, en rencontrant ces familles qui accueillent les jeunes ?
Tout le monde nous a super bien accueilli, et on voit que les familles sont comme ça aussi avec le jeune qu’elles hébergent. Les familles sont très impliquées par rapport à leur jeune, on voit qu’elles ont envie que le jeune se sente bien, il y a une réelle bienveillance.
On en a profité pour remercier les familles, mettre en avant l’importance de leur implication dans le parcours de ces jeunes. Les familles étaient très demandeuses d’avoir des nouvelles d’anciens jeunes.
Qu’avez-vous ressenti en voyant sur place les jeunes que vous avez préparé à partir ?
On a partagé des chouettes moments avec nos jeunes dans les villages. Nous avons été impressionnées de voir à quel point les jeunes sont capables de s’adapter, comment ils arrivent à communiquer malgré la barrière de la langue, qui est une réelle difficulté.
On les a trouvés « changés ». Comme ils nous accueillaient sur place, c’était eux les experts, ils nous traduisaient des mots, nous montraient les lieux … C’était assez valorisant pour eux.
On a aussi eu la possibilité de voir un jeune qui était arrivé deux jours plus tôt. On a pu se rendre compte, par notre propre expérience, comme le choc culturel a dû être important pour lui. Tout est nouveau et différent : le manque de confort, l’hygiène, la chaleur humide, … En plus, le jeune arrive seul (contrairement à nous qui étions en duo 😉). Pour un jeune de 15-16 ans, c’est vraiment un challenge incroyable.
Votre programme était bien chargé j’imagine…
Nous sommes parties deux semaines, on a commencé par le Bénin puis le Sénégal. Dans chacun des pays, on a dormi seule deux nuits dans des villages, afin de faire l’expérience de l’immersion. C’était vraiment très riche. L’équipe éducative sur place nous accompagnait pour visiter les lieux de stage, les villages partenaires, nous présenter aux chefs de famille, découvrir les excursions que font les jeunes, …
Le fait d’avoir vécu cette expérience, vous permet de vous sentir plus/mieux/différemment outillée dans votre travail d’accompagnement des jeunes à l’avenir ?
Oui bien sûr. Ça nous a permis d’approcher le quotidien des jeunes sur place, on se rend mieux compte de la réalité du terrain. C’était très intéressant de vivre cette mission à deux, cela nous permettait de partager nos observations au fur et à mesure.
Laurence : D’un point de vue personnel, ça été une très belle expérience. J’ai beaucoup de chance. D’un point de vue professionnel, dans mon travail psychosocial, je saurai mieux renvoyer au jeune mes observations à son retour, mettre en avant ce qu’il a vécu, valoriser ce qu’il a fait.
Claire : Dans mon travail éducatif, c’est mon rôle de préparer le jeune à son séjour. Grâce à cette mission, je vois beaucoup mieux de quoi je parle, je peux lui montrer mes photos, je connais les villages. Je me sens plus légitime.
Un mot pour conclure ?
C’était un réel plaisir de pouvoir rencontrer nos collègues béninois et sénégalais en vrai. Echanger et partager des moments avec les équipes locales nous permet d’apprendre à se connaître, de mieux comprendre leur réalité de terrain et d’améliorer notre collaboration à distance.