Coline et François en mission en Afrique

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Coline et François, éducateurs, travaillent pour le projet Cap Solidarité de l’Amarrage.

Ce projet propose aux adolescents en grand décrochage des séjours de rupture individuels en Afrique ou en Europe. La rupture permet à ces jeunes, à leur famille et à leur entourage, de quitter momentanément leur contexte de vie problématique pour vivre de nouvelles expériences, découvrir ou développer des compétences dans un contexte nouveau et déstabilisant. L’équipe dispose de partenaires africains et européens permettant ainsi de varier l’offre en fonction des besoins et attentes de chaque situation. Le projet de chaque jeune s’étale sur 3 phases : 1 mois de préparation en Belgique, 2 à 3 mois de séjour sur place, et 3 à 5 mois d’accompagnement au retour.

Pour préparer et accompagner au mieux leurs jeunes en Belgique, Coline et François sont partis à la découverte du projet sur place, au Sénégal et au Bénin. Cela leur a permis de découvrir les lieux d’accueil, rencontrer les familles et les éducateurs locaux, mieux comprendre les réalités culturelles, être beaucoup plus armés face aux questions des jeunes qui se préparent à vivre cette expérience.

A leur retour de mission, nous les avons interviewés afin de vous partager leur témoignage …

 Bonjour Coline et François, vous êtes éducateurs ici en Belgique pour le projet Cap Solidarité et vous venez de découvrir l’autre versant du projet, en Afrique.

Pouvez-vous d’abord m’expliquer en quoi consiste votre travail ici ?

François : Dans un premier temps, il y a la préparation au séjour : on accompagne le jeune dans différentes démarches administratives et médicales : faire un passeport, rassembler les documents nécessaires au voyage, faire les vaccins. On le prépare aussi à ce qu’il va vivre là-bas afin de répondre à toutes ses craintes et qu’il soit le plus à l’aise possible avant de partir : qui va l’accueillir, comment sera son village, quelle différences culturelles il va rencontrer, quelles sont les précautions d’hygiène, etc …

L’autre partie de notre travail est la phase de retour proprement dite. Le retour à la vie ici est parfois difficile : on est là pour accompagner et soutenir le jeune (démarches scolaires, extra-scolaires, recherche d’un job étudiant, recherche d’un nouveau lieu de vie parfois, …).

 Vous êtes partis au Bénin et au Sénégal pour mieux vous rendre compte de la phase de séjour que le jeune vit là-bas… Qu’est-ce que ce voyage vous a apporté ?

Coline : Avoir découvert réellement et concrètement ce que nos jeunes vivent là-bas : cela va beaucoup nous aider dans toute la « phase de prépa ». On comprend mieux le mode de vie, on peut partager des exemples concrets, on est beaucoup plus crédibles aussi envers les parents qui se posent des questions. C’est rassurant pour le jeune de voir qu’on est confiant, qu’on sait de quoi on parle, qu’on connaît l’équipe qui va l’accueillir sur place …

C’était aussi très intéressant de voir les différences entre le Bénin et le Sénégal. Moi, j’avais tendance à faire des amalgames entre les deux alors que c’est très différent. Au Sénégal, tout est beaucoup plus lent 😉, les gens prennent le temps de t’accueillir. Les sénégalais parlent moins bien français qu’au Bénin… J’ai beaucoup plus ressenti la barrière de la langue au Sénégal. Les lieux de vie sont très différents aussi : au Bénin, les villages font plus « Kirikou » 😉, avec des cases en terre. Tandis qu’au Sénégal, les villages dans lesquels vivent nos jeunes sont plus modernes (béton, électricité).

Vous avez vécu l’expérience de séjourner réellement dans les villages, comme vos jeunes ?

Coline : Oui. On voulait vivre l’expérience « comme eux » : rencontrer toutes les familles d’accueil, visiter les différents villages, les lieux de stages. Chacun de nous a passé une nuit dans la case avec son jeune. Les jeunes étaient très fiers d’ailleurs de nous montrer leur vie là-bas 😉.

 Vous avez rencontré vos collègues éducateurs ?

François : Oui c’était le but aussi. On a échangé sur nos manières de travailler, on a participé à une réunion d’équipe, …

Un petit message pour conclure ?

Coline : La « rupture », cette expérience déracinante, est très présente, que ce soit au Bénin ou au Sénégal. Nous, on a vécu l’expérience en tant qu’adulte (on a déjà une certaine expérience de vie, de voyage, on a un autre niveau d’adaptation) et seulement quelques jours …

Pour ces jeunes, l’arrivée dans un village comme ça, ça doit vraiment être un électrochoc, et ils y restent trois mois ! Chapeau à eux !